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L'origine de la vie expliquée aux enfants... et aux autres.

Episode 1 : Le début de tout ce qui existe

Il y a très, très longtemps, l’Univers semblait totalement vide.

Mais en réalité, il était entièrement rempli de quelque chose d'invisible ; c'était invisible parce tout était parfaitement immobile et partout pareil.

L'Univers a fini par s'ennuyer d'être immobile et invisible, d'être partout à la fois et de ne pas être quelque chose de précis, de vivant.

Alors, il a eu envie de bouger, comme toi, lorsque tu es assis depuis longtemps et que tu en as assez.

L'Univers a alors bougé, partout à la fois, un tout petit peu, juste une fois, pour voir ce que cela donnerait. Et cela a donné partout de minuscules tourbillons, comme si de petites bulles d'air tournaient sur elles-mêmes, chacune dans un sens différent.

Toutes ces petites bulles étaient serrées les unes contre les autres. Quand des bulles qui tournent sur elles-mêmes se touchent, soit elles se freinent l'une l'autre et s'arrêtent de tourner, soit elles s'entraînent et tournent d'autant plus vite.

Au bout d’un certain temps, il y avait de grands espaces redevenus immobiles

Comme au début, et d’autres, comme de grands nuages, qui contenaient une multitude de tourbillons en mouvement, que les savants appellent les atomes.

Ce premier résultat plaisait bien à l'Univers. Il a observé cela pendant longtemps et a soigneusement noté dans sa mémoire quels étaient les tourbillons qui tenaient le plus longtemps et lesquels s'arrêtaient. Il a aussi constaté que des tourbillons qui tournaient l'un contre l'autre produisaient quelque chose de bien agréable : la chaleur. Et que d'autres, encore plus rapides, émettaient en plus de la lumière.

Questions sur ce premier épisode.

Comment l'Univers peut-il réagir : "s'ennuyer d'être immobile", avoir envie de bouger" ? Et comment peut-il agir : "il a bougé, partout à la fois" ; "il a observé le résultat" ?

Pourquoi bouge-t-il partout à la fois, mais dans des directions différentes, et pourquoi ce qui se forme sont des "bulles" ?

Et le Big-Bang ?

Pour répondre à ces questions, il faut d'abord se mettre d'accord sur deux principes de base :

Le vide n'existe pas.

La génération spontanée n'est pas possible.

D'abord le "vide". Il n'existe pas, car, s'il n'y a rien - il n'y a rien…Il ne s'agit pas du "vide" dont on parle, par exemple, concernant les ampoules électriques : on en retire l'air pour que la combustion du filament puisse se faire correctement ; s'il n'y a pas d'air, cela ne veut pas dire qu'il n'y a plus rien. Et si les appareils, même les plus perfectionnés, ne peuvent pas mesurer la présence de matière, cela ne signifie toujours pas qu'il n'y a rien. Un microscope électronique ne peut pas voir réellement un atome, et pourtant, on sait qu'il existe.

Entre les planètes, les étoiles et le galaxies, il n'y a pas de matière visible ou mesurable, et pourtant, il y a forcément quelque chose, puisque les images, la lumière, la chaleur, viennent jusqu'à nous.

Ensuite, la génération spontanée. Jusqu'au Moyen-Age, on croyait que des être vivants pouvaient se former spontanément à partir de matière inorganique ; par exemple, que les asticots sur la viande "venaient de nulle part" ou que les microbes se formaient au hasard en certains endroits. Maintenant, on sait que la présence d'asticots nécessite la ponte d'œufs de mouches, et que les microbes et autres micro-organismes sont partout dans l'air et agissent quand c'est nécessaire, par exemple lorsqu'il y a fermentation ou putréfaction d'aliments.

La même chose est vraie pour la matière inorganique : pour qu'il y ait du sable dans la mer, il faut qu'il y ait d'abord un rocher qui soit réduit en sable par les vagues.

Si on remonte n'importe quelle formation de matière le plus loin possible en arrière, on aura toujours une chaîne ininterrompue de transformations ou de reproductions, et jamais une apparition subite d'une forme d'existence.

En combinant ces deux principes, on peut essayer de remonter jusqu'au stade où quelque chose est apparu là ou apparemment, il n'y avait rien.

S'il ne pouvait pas y avoir "rien", il y a eu toujours "quelque chose". Et ce quelque chose ne pouvait pas être à un endroit précis, sinon il n'y aurait eu "rien" autour. Donc il y a toujours eu quelque chose partout

Ce quelque chose n'était pas visible, palpable, concret ou mesurable, mais pourtant existant et omniprésent. Disons que c'était une énergie potentielle, c'est à dire l'existence de quelque chose qui était susceptible de devenir une énergie active.

Cette énergie "immatérielle", indétectable, était immobile et invisible ; pourquoi ?

Quelques exemples pour cerner le problème :

Les émotions, par exemple, sont devenues plus ou moins mesurables : les hormones, les phéromones, l'adrénaline, les endorphines, ont été décelés et permettent d'expliquer les réactions telles que la joie ou la tristesse, la peur ou l'attirance, alors que tout cela était du domaine de l'irrationnel il n'y a pas si longtemps…

Peut-être pourra-t-on un jour déceler le support de la conscience, en tous cas, nous savons qu'elle existe.

Or, en fonction des deux principes énoncés plus haut, tout ce qui existe a toujours existé. La conscience a donc toujours existé dans l'Univers, alors que l'on considérait jusqu'ici qu'elle est le résultat, le produit de l'apparition et de l'évolution de l'Humain.

Voilà qui répond à la première question posée plus haut : "comment l'Univers peut-il réagir, s'ennuyer, avoir envie de bouger ?"

L'Univers était conscient, depuis toujours. Mais conscient de manière diffuse, vague, sans "idée" précise. La seule alternative qui était possible à ce stade, était de sortir de son immobilisme, de son état potentiel. Cet état est comparable à ce que nous ressentons lorsque nous nous réveillons après une bonne nuit de sommeil ; notre corps est encore en état "d'énergie potentielle", et nous recouvrons peu à peu notre conscience.

Nous avons notre corps, nos muscles, pour bouger. Comment l'Univers a-t-il pu bouger, lui ? Lorsque nous sommes encore immobiles, dans notre lit, ce qui nous incite à agir, c'est notre désir ou notre volonté ; ce n'est qu'ensuite que nous, nous commençons à nous étirer, à bailler, à nous lever, ou à nous tourner de l'autre côté… Pour l'Univers, c'était pareil : c'était la volonté, le désir qui a déclenché la possibilité de sortir de l'immobilité ; ensuite, c'est l'énergie potentielle qui a été transformée en énergie active par cette décision. L'ampleur de ce premier mouvement est proportionnelle à ce qui l'a déclenché ; elle était donc extrêmement faible, au niveau le plus petit possible : celui que nous connaissons entre-temps comme noyau d'atome. A ce moment-là et durant tout la suite, ceci est la seule possibilité dont dispose l'Univers pour agir sur l'énergie active : celle d'induire un mouvement de la taille d'un noyau d'atome dans une portion de l'Univers.

Ceci contredit le principe du Big Bang : en effet, comment une gigantesque explosion aurait-elle pu se produire, par hasard, à un endroit de l'Univers ? Un "Little Bang" est bien plus concevable… Comme celui-ci, le déclenchement décrit plus haut, s'est produit simultanément à tous les endroits de l'Univers, la somme de toute cette énergie équivaut à celle que l'on a calculée pour le Big Bang, sauf qu'elle s'est faite d'une manière homogène dans l'immensité de l'Univers

Voilà pour les réponses aux questions "comment l'Univers peut-il agir" et "Le Big Bang".

Reste à traiter la question : "pourquoi des bulles ?"

L'impulsion donnée par une énergie aussi infime que le désir de bouger ne peut engendrer qu'un mouvement extrêmement faible. Dans l'instant qui a suivi l'impulsion, il y a donc eu, partout dans l'Univers un unique petit mouvement. Celui-ci a entraîné, tel un "domino-cascade", un autre déplacement d'énergie, un peu moins fort, puisqu'il y a toujours déperdition : par conséquent, ce mouvement ne s'est pas fait tout droit, linéairement, mais a entamé un léger virage. Le résultat est une spirale d'énergie en mouvement, qui se propage jusqu'à ce que l'énergie initiale soit épuisée ou jusqu'à ce qu'elle rencontre une autre spirale.

En fait, il ne faut pas s'imaginer une spirale, mais plutôt un tore, c'est-à dire un "boudin" qui tourne sur lui-même ; en effet, une galaxie telle que nous la voyons n'est pas qu'une spirale, mais dans son ensemble, un tore, si l'on tient compte des forces électro-magnétiques et autres qui en font partie. L'image qui permet le mieux de se représenter toute structure dans l'Univers, depuis l'atome jusqu'à la galaxie, est celle d'une pomme : sphérique, avec un entonnoir de part et d'autre.

Toutes ces "pommes" sont serrées les unes contre les autres à la manière d'une grappe de bulles de savon. Dans la matière, ces bulles sont des atomes, énergie en mouvement (rotation, ou plus exactement spin), et dans l'espace "vide", ce sont des bulles qui ont gardé en mémoire la forme et la taille qu'elles avaient au départ, avant de redevenir immobiles.

Le mouvement initial s'est fait dans des directions différentes tout simplement parce que l'impulsion était aléatoire, "vague", parce qu'il n'y avait pas de projet précis sur le but à atteindre.

Il reste une seule question en suspens : comment l'Univers pouvait-il "observer le résultat" ? La encore, c'est la Conscience qui intervient : elle fonctionne à la manière d'un ordinateur : l'invention de l'informatique par l'Humain n'est en fait qu'une utilisation de ce qui existait depuis toujours dans l'Univers. Le réseau d'information qui s'était mis en place au départ dans l'Univers ressemble au système nerveux et aux neurones dans notre corps : dans l'espace "vide", les bulles entières transmettent les informations, mais dans la matière, ce n'est qu'une partie qui remplit cette fonction, et, comme elle occupe l'espace restant entre les bulles accolées, elle se présente sous forme de "tentacules" reliant tout endroit à tout autre. Mais ce sujet sera traité plus en détail dans le deuxième épisode de "l'Origine de la Vie".

Episode 2 : La formation de la matière

Le résultat était devenu déjà très satisfaisant : à force de tourner, de se transformer, de se bousculer, de s'assembler, les tourbillons étaient devenus des choses visibles, solides : des grains de sable, en particulier, qui s'étaient assemblés de plus en plus, au point de former des cailloux, des rochers, des planètes.

Les plus gros étaient faits de petits tourbillons qui tournaient vite, si vite, que la chaleur produite en a fait des soleils, des étoiles.

Toutes ces planètes, ces étoiles, ces soleils font en grand le mouvement que font les tourbillons en petit : ils tournent sur eux-mêmes et s'entraînent en grandes spirales.

Entre ces étoiles et ces planètes, il y a des bulles redevenues immobiles comme au début, on a l'impression que c'est vide, parce qu'elles ne tournent pas, ne bougent pas, ne produisent pas de chaleur ou de lumière. Par contre elles peuvent transmettre les informations qui proviennent des étoiles, des soleils.

Quelles informations ?

Au centre d'un soleil, les tourbillons tournent très vite et fabriquent beaucoup de chaleur. Celle ci est transportée de tourbillon en tourbillon jusqu’à la surface du soleil où le dernier tourbillon a pour voisine une bulle immobile. Là, l’un de ces tourbillons chauds donne son information à une bulle immobile. Celle-ci comprend immédiatement le message et le passe à sa voisine, qui le passe à sa voisine, et ainsi de suite à travers ce qu’on appelle l’espace. La bulle immobile n’est pas chaude et éclairée ; elle ne fait que transmettre le message. Celui-ci arrive finalement jusqu’à une planète, et là, il est reçu par un tourbillon, par exemple, un tourbillon qui est une poussière : alors, cette poussière se réchauffe et s’illumine grâce à l’information reçue... C'est comme si toi, pour ne pas avoir à transporter une bougie allumée pour l'apporter à un copain, tu lui disais simplement comment on fait pour en allumer une.

Tu peux observer cela toi-même : prends une lampe de poche et allume-la. Tu peux voir la lumière sur l'ampoule, mais un peu plus loin devant la lampe, tu ne la vois plus ; mets ta main à quelque distance de la lampe : la lumière est de nouveau visible quand elle touche ta main. C'est presque la même chose lorsque la lumière va du soleil à la terre ; pas tout à fait, pourtant : entre la lampe de poche et ta main, il y a de l'air, et l’air est fait de petits tourbillons presque invisibles, mais qui reçoivent tout de même un peu de l’information «lumière » : c’est pour cela que tu peux voir le rayon de lumière si tu allumes ta lampe de poche dans le noir. Mais dans l’espace, entre le soleil et la terre, il n’y a que des bulles immobiles, qui se contentent de transmettre l’information de la lumière ; c’est pour cela que l’espace et tout à fait sombre.

Question concernant l'épisode 2

Comment fonctionne la transmission des informations dans le "vide" et dans la matière ?

L'essentiel des explications à ce sujet sont données dans le deuxième épisode ; voici quelques précisions complémentaires :

- L'Univers entier est composé de "bulles" de même taille. Une différence fondamentale les sépare en deux catégories : les bulles immobiles (le "vide"), et les bulles actives (la matière). Elles sont toutes accolées à la manière qu'une immense grappe de bulles de savon. Lorsqu'une information, par exemple de lumière ou de chaleur, est donnée par une bulle active à une bulle immobile, celle-ci se transforme pendant un instant en lumière, mais sans pour autant devenir active ; c'est pour cela que l'espace "vide" n'est pas illuminé ou chaud . Le passage d'une unité d'information se fait linéairement : elle prend le chemin le plus court d'un endroit à l'autre, tout droit. Enfin, presque tout droit ; en effet, les bulles ne sont pas accolées en ligne droite, mais en quinconce, puisqu'il ne peut pas y avoir d'espace "vide" entre elles. Par conséquent, l'information allant d'une bulle à l'autre parcourt un chemin en spirale ; de profil, cela donne l'impression d'une ligne ondulée, d'où la notion d'ondes de lumière, mais en fait, il s'agit bien d'une spirale (comme les anciens fils d'un écouteur téléphonique que l'on peut plus ou moins étirer). De nombreuses structures fondamentales dans la nature ont de ce fait repris cette forme, par exemple la spirale d'ADN.

- Onde ou particule ? Le fameux problème de la dualité onde/particule n'est plus une énigme dès lors que l'on admet l'inexistence du vide et l'existence des deux sortes de bulles : ni onde ni particule, mais simplement une information transmise d'une bulle à l'autre. Dans la matière, à l'intérieur du soleil, par exemple, l'information "chaleur" ou "lumière" est transmise de bulle active en bulle active, directement, mais avec une transformation en cours de route : soit une déperdition ou une augmentation d'énergie. Lorsque la même information traverse l'espace, elle passe de bulle immobile en bulle immobile, mais sans aucune transformation : elle est perçue par la première bulle active rencontrée exactement comme s'il n'y avait pas de séparation entre le soleil et la terre. Pour illustrer cela, reprenons l'exemple du texte ci-dessus : si j'apporte à mon copain une bougie allumée pour qu'il puisse allumer la sienne, ma bougie aura en cours de route consumé une partie de sa cire ; mais si je lui dis simplement comment faire pour l'allumer, la mienne n'aura pas subi de déperdition d'énergie.

- Il existe deux catégories d'informations : d'une part toutes celles qui sont moins rapides que la lumière, d'autre part toutes celles qui sont plus rapides que la lumière. Il est admis en principe que rien ne peut être plus rapide que la lumière, mais cela vient simplement du fait que ce qui est plus rapide ne peut être mesuré avec des moyens techniques, aussi perfectionnés soient-ils. A partir d'un certain degré de "matérialité", les informations ne sont plus transmises que par les bulles actives : par exemple les ondes acoustiques, les sons : dans l'espace, il n'y a pas de bruit. Les informations qui se rapprochent du type lumière ou chaleur sont transmises aussi bien par les bulles immobiles que par les bulles actives : la lumière, la chaleur, la force d'attraction, les ondes électro-magnétiques traversent l'espace et agissent "à distance". Enfin, les informations les plus subtiles, plus rapides que la lumière, ne peuvent être transmises que par les bulles immobiles. Ce qui ne veut pas dire qu'elles sont absentes dans la matière; en effet, l'intégralité de la matière existante est veinée de bulles immobiles qui forment un réseau semblable au système nerveux et aux neurones dans notre corps : ce sont les espaces "vides" dans et entre les bulles actives qui sont faites de bulles immobiles prolongées par un réseau en forme de tentacules tous reliés entre eux. Ceci assure une connection permanente et quasi-instantanée entre tout endroit de l'Univers.

- Concernant l'origine de la vie, la question a été posée : "mais qu'y avait-il avant ?"

En effet, le début de ce récit se situe au moment où l'Univers a déclenché l'impulsion décisive, qui a ensuite entraîné toute la transformation et l'évolution, jusqu'à l'apparition de l'être humain.

Avant ce moment, il n'y avait pas "rien", puisque "rien" n'existe pas, par conséquent, il y avait "tout", simplement dans un état tellement homogène que l'Univers paraissait "vide".

Depuis le déclenchement de la première impulsion, le temps peut se mesurer ; on n'a pas encore déterminé le moment exact, mais il s'agit d'ordres de valeurs de dizaines de milliards d'années.

Une telle durée est déjà difficile à imaginer ; mais si on essaie de dépasser le stade de "démarrage" de l'Univers matériel, on sera confronté à la notion d'éternité, qui est quasiment impossible à se représenter...

Lorsque l'Univers était parfaitement homogène et immobile, il était ainsi "depuis toujours":

il ne peut pas avoir d'origine puisque rien ne se crée. Et la durée de cette existence n'a pas de limite : puisque tout était pareil en tout point, puisqu'il n'y avait aucun point de référence dans l'espace ou dans le temps, on peut s'imaginer cet état comme une minute ou "n" milliards d'années... La mesure du temps, de la durée, n'apparaît qu'avec le changement d'état de l'Univers. Si nous sommes placés dans un endroit totalement clos, isolé de tout, nous perdons la notion de temps ou de durée : c'était le cas de l'Univers avant l'instant décisif. Et, selon la boutade "l'éternité, c'est long, surtout vers la fin...", le même problème se pose pour l'avenir : l'Univers est éternel. Même s'il retrouvait son état initial, homogène et immobile, il continuerait d'exister perpétuellement.

La "soupe originelle", la "matière première de l'Univers", le "fluide universel", n'a donc pas d'origine : il faut essayer de s'habituer au fait que l'Univers a toujours existé...

Notons que la même gymnastique mentale est nécessaire pour se représenter l'Univers infini, illimité dans l'espace..

Episode 3 : La planète Terre

Revenons maintenant à l'Univers où tournent des étoiles, des soleils et des planètes. Ce résultat était déjà très plaisant, et l'Univers continue à observer soigneusement tout ce qui se passe. Mais il aimerait avoir encore plus de choses intéressantes, alors son attention est attirée par une planète qui présente quelque chose de spécial : elle est couverte en grande partie d'eau, parce qu'elle se trouve assez loin de son soleil pour que l'eau ne s'évapore pas, et assez près du soleil pour que l'eau ne se refroidisse pas au point de se transformer en glace.

Et l’eau est quelque chose qui plaît tout particulièrement à l'Univers parce qu'elle lui ressemble beaucoup : elle est transparente, souple, et il y en a de grandes quantités ; et à l’intérieur de l’eau peuvent se mélanger d’autres choses, des poussières, des petits cailloux, et puis l’eau est toujours en mouvement.

Et il y a eu un événement encore plus intéressant. Des orages se formaient souvent au-dessus de l'eau et des éclairs tombaient sur la surface ; les poussières mélangées à l'eau ont ainsi été très vite chauffées par ces éclairs et se sont transformées en petites choses tout à fait spéciales que l’on appelle les molécules, et dont deux sortes intéressaient beaucoup l’Univers.

Dans l'une, l'éclair avait rendu immobile la partie centrale du tourbillon : voilà l'occasion idéale pour que l'Univers y installe une toute petite partie de lui-même, de sa conscience : alors appelons cela la "petite conscience". Grâce à cette particularité, l’Univers avait un moyen de transmettre des informations directement à ces molécules.

Bien sûr il n'utilisait pas des mots pour cela. Tout à fait au début, c'est le désir qui lui a permis de tout faire bouger pour la première fois, et c'est cette envie qui est le langage que l'Univers va utiliser pour transmettre un message à la "petite conscience". C'est comme si toi, tu donnes envie à ton copain de manger une glace sans le lui proposer, mais simplement en te postant devant lui en dégustant un cornet de crème glacée...

Mais les molécules étaient toutes petites et fragiles ; heureusement, il y en avait une autre sorte, des petites bulles de graisse, qui flottaient elles aussi dans l’océan. Et à ce moment là, l’océan était très agité, il y avait d’énormes vagues, et les deux sortes de molécules étaient constamment brassées et mélangées, de façon que celles avec la «petite conscience » ont été enveloppées dans les bulles de graisse, et ont été protégées.

En plus, comme la graisse est plus légère que l’eau, elle flotte, alors, lorsque l’océan est redevenu plus calme, une grande partie de ces bulles de graisse avec leur molécule à l’intérieur, les premières algues, se sont rassemblées à la surface de l’eau.

Là, elles étaient directement exposées aux rayons du soleil et pouvaient donc recevoir l'information "chaleur" et "lumière". Grâce à la "petite conscience" l'Univers leur a appris à rechercher ce qui est le plus utile et agréable pour elles. Elles se sont donc mises à utiliser la chaleur et la lumière pour la transformer en énergie.

Or, lorsqu’une algue fabrique de l'énergie, il lui reste quelque chose dont elle n’a pas besoin elle-même : l’oxygène. Alors, elle jette l’oxygène, et y a eu tellement d’algues qui ont rejeté tellement d’oxygène, que cela a formé une couche d’air autour de la terre.

L'Univers observait avec satisfaction le résultat qui s'était mis en place. Il y avait ce qu'on appelle la matière : les galaxies, les soleils, les étoiles, les planètes, les roches, l'eau, l'air, les volcans, la pluie, le vent, les nuages, tout cela formait un beau cadre avec du mouvement, des transformations, de la chaleur, des couleurs...

Mais, dans la matière tout fonctionne automatiquement, toujours de la même façon, selon les mêmes règles : un grain de sable est entraîné par l'eau ou un courant d'air, il ne peut pas décider d'aller dans une autre direction ou de rester à un endroit précis.

C'est pour cela que l'Univers était bien content que se soient formés les premiers êtres vivants, les algues : une algue est aussi petite que le grain de sable, mais elle, grâce à sa "petite conscience", peut s'arranger pour ne pas être emportée par le courant, pour rester groupée avec d'autres algues, pour utiliser l'énergie envoyée par le soleil.

Seulement voilà : une petite algue, ce n'est pas très solide, et puis les algues se formaient par hasard, grâce aux éclairs qui tombaient sur l'océan. Or l'Univers voulait à tout prix que ces premiers être vivants puissent continuer d'exister et se développer. Et il a trouvé la solution : l'espace immobile dans l'algue, la "petite conscience", était devenue assez grande pour enregistrer toutes les informations concernant l'algue, suffisamment pour que, si celle-ci était coupée en deux, elle pouvait se reconstruire "selon le plan" pour redevenir une algue entière. Et par la suite, la "petite conscience" a permis à l'Univers de donner aux algues l'information pour qu'elles se divisent d'elles-mêmes. Ainsi, elles ont pu se multiplier et devenir très nombreuses.

Puis, toujours poussées par leur "petite conscience" à chercher des nouveautés intéressantes, elles se sont assemblées entre elles de toutes les manières possibles, et les formes les plus intéressantes ont à leur tour pu se reproduire, d'une autre manière : dans un groupe, elles mettent en commun une part de leur "petite conscience", et là, elles emmagasinent toutes les informations concernant l'ensemble. Avant que cet être ne meure, la petite cellule qui contient ces informations se détache du groupe, et, guidée à la fois par sa propre "petite conscience" et des "conseils" de l'Univers, elle part à la recherche d'une autre cellule semblable, et le mélange des deux va permettre la formation d'un nouvel être qui reprend les informations du précédent et les développe.

A partir de ce moment, l'apparition de nouvelles formes d'algues, puis de plantes, puis d'animaux s'est "emballé"... Toutes sortes de plantes et d'animaux sont apparues, d'abord dans la mer, puis, comme il y avait entre-temps une bonne couche d'air autour de la Terre, se sont installées sur la terre ferme. Et c'était toujours à la fois la "petite conscience" de ces êtres vivants et la surveillance de l'Univers qui a fait en sorte que tout cela se développe, s'améliore, s'équilibre et se diversifie.

En effet, la plupart du temps, pendant de très longues périodes, l'Univers se contentait d'observer ce qui se faisait : avec l'information "chercher le plus intéressant et le plus agréable" inscrite une fois pour toute dans leur "petite conscience", les plantes et les animaux se débrouillaient très bien tout seuls pour faire de leur mieux. Mais quelquefois, l'Univers devait tout de même intervenir, soit pour favoriser une nouvelle forme d'être vivant apparue par hasard, ou, au contraire, pour en enlever une qui aurait pu créer un déséquilibre dangereux.

Le cas le plus connu est celui des dinosaures : ils étaient devenus très grands et très nombreux, et puis l'Univers s'est rendu compte qu'avec eux, il n'y avait plus assez de possibilités pour que des nouveautés intéressantes se développent. Mais, bien entendu, il n'avait pas la possibilité pratique de les détruire... L'Univers immobile, celui qui observe, surveille, n'a aucun moyen pour agir directement sur la matière ; il peut seulement le faire par l'intermédiaire des bulles immobiles, des "petites consciences".

Alors, il a simplement donné une information à la "petite conscience" des dinosaures qui devenaient trop grands et nombreux : il leur à transmis l'information inverse de celle qu'il donne d'habitude : "ne plus chercher ce qui est utile et agréable à la vie". Alors, ces dinosaures n'ont plus eu envie de se réchauffer au soleil, de manger des bonnes choses, de pondre des oeufs pour qu'il y ait des bébés-dinosaures... De cette façon, ils ont peu à peu disparu, et il y a eu de la place pour d'autres animaux dont l'Univers savait qu'ils pouvaient évoluer vers des formes encore plus intéressantes.

Certains petits dinosaures ont cependant pu continuer leurs transformations, et le résultat, ce sont les oiseaux que nous connaissons maintenant. Quant à ceux qui intéressaient tout particulièrement l'Univers, c'étaient les mammifères ; l'Univers commençait à avoir une idée bien précise sur ce qu'il voulait atteindre...

En effet l'Univers avait rassemblé une somme colossale de connaissances : dès le début les bulles de l'espace "vide" fonctionnent comme un ordinateur extrêmement puissant. Elles enregistrent, analysent, mémorisent, comparent toutes les données concernant les atomes, les molécules, les êtres vivants, les soleils et les planètes : ainsi l'Univers ne se trompe jamais et peut savoir très longtemps à l'avance tout ce qui va arriver ou peut arriver par la suite.

L'Univers fait en permanence des comparaisons pour que tout reste bien équilibré et en ordre, il peut en déduire toutes les possibilités que la matière et la vie ont de se développer. Simplement, il n’utilise pas pour cela des calculs savants, des chiffres et de formules mathématiques, mais un « système binaire » tout simple (comme un ordinateur) : le choix entre ce qui va vers quelque chose de moins bon et ce qui va vers quelque chose de mieux - en donnant bien sûr la préférence à ce qui est mieux à condition que l’équilibre de l’ensemble soit respecté.

Et la « petite conscience » est une réplique miniature de cet ordinateur géant, une « puce » qui peut faire la même chose, mais en tout petit : l’ordinateur géant s’occupe de tout l’Univers, et la « petite conscience » s’occupe juste de l’être vivant dont elle fait partie.

La « petite conscience » d’un être vivant va donc pouvoir enregistrer et stocker tous les renseignements qui concernent cet être. Celui-ci finit par vieillir et mourir, mais la "petite conscience" étant elle une bulle immobile, ne disparaît pas lorsque l’être vivant dont elle fait partie meurt. Elle reste telle qu’elle est, avec tous les renseignements qu’elle a stockés, et alors, l’Univers, « l’ordinateur général », va se charger de transmettre ces informations à la « petite conscience », encore vide, d’une cellule neuve.

Episode 4 : l'Humain entre en scène

Les dinosaures avaient donc presque tous disparu, et cela a permis aux mammifères de se développer rapidement. Il y a eu beaucoup d'espèces animales variées et intéressantes ; mais tous ces être vivants fonctionnaient un peu comme des automates ; il faisaient tout : manger, dormir, marcher, chasser, élever les petits, sans vraiment savoir pourquoi, sans s’en rendre compte. Bien sûr, ils sont bien plus que des automates : ce sont des être vivants, sensibles, qui éprouvent le plaisir ou la crainte, qui sont contents de jouer et de courir et trouvent agréable de se reposer tranquillement. Mais il ne savent pas qu’ils sont des animaux, qu’ils vivent, ils ne se demandent pas ce qu’est la pluie ou le froid, ils ne peuvent pas réfléchir et comprendre ce qui se passe autour d’eux, ils ne peuvent pas prévoir ce qui va arriver ou prendre des décisions par eux-mêmes.

Ils sont soumis aux lois de la sélection naturelle, c'est à dire que ce ne sont que ceux qui sont bien équipés par rapport à leur environnement qui vont pouvoir survivre et se reproduire.

Ils ne peuvent pas raisonner, et ensuite faire quelque chose grâce à ce raisonnement. Par exemple, s’il y a quelque chose de bon à manger de l’autre côté d’une rivière, ils ne vont pas pouvoir se dire : « Du bois, cela flotte sur l’eau, si je me mets debout dessus, je vais arriver de l’autre côté »... S’ils n’arrivent pas à traverser à la nage, ils vont faire le va-et-vient pendant un temps et puis abandonner.

Ce n’est pas parce qu’il manquent d’intelligence. Les oiseaux et les mammifères avaient même développé un cerveau très efficace, qui leur permettait de faire beaucoup de choses compliquées : grimper, bondir et se rattraper avec beaucoup d’adresse, construire des nids et des abris étonnants, jouer et observer avec curiosité ce qui se passe autour d’eux, communiquer, c’est-à-dire « parler » sans mots, entre eux... Mais ils font tout cela par instinct, grâce aux informations enregistrées dans leur "petite conscience".

Les singes, qui étaient apparus en dernier, commençaient à avoir quelque chose qui ressemblait à du raisonnement : ils étaient capables, par exemple, d’utiliser un bâton pour faire tomber un fruit accroché trop haut, et en plus, ceux qui avaient observé cette scène pouvaient l’imiter. Mieux encore : une fois qu’ils avaient fait une telle découverte, ils s’en souvenaient et pouvaient recommencer, même beaucoup plus tard et à un autre endroit.

C’était exactement ce qu’il fallait à l’Univers : un animal qui pouvait faire des expériences... Inventer quelque chose de nouveau pour rendre sa vie plus agréable et plus intéressante.

Il suffisait que le cerveau de cet animal soit encore plus grand et efficace pour que celui-ci puisse expérimenter toutes sortes de nouveautés. Seulement voilà : rien n'obligeait les singes à "se creuser la cervelle" car grâce à la sélection naturelle, ils étaient équipés de tout ce qu’il leur fallait pour vivre le mieux possible là où ils se trouvaient. Ils avaient des bras puissants à force de grimper aux arbres, de grandes mâchoires pour pouvoir mastiquer des feuilles et des fruits coriaces. Ils se contentaient de répéter ce qu'ils apprenaient par hasard.

Si, à l'école, on ne te fait faire que des petits calculs faciles, tu ne vas pas faire de progrès. Par contre, si, pour obtenir de bonnes notes et passer dans la classe suivante, tu dois résoudre des problèmes qui sont toujours un peu plus compliqués, tu vas augmenter les capacités de ton cerveau, comme on fait grossir les muscles en les entraînant correctement.

Il fallait donc à l'Univers un singe qui ne soit pas trop bien adapté à son environnement, afin que celui-ci soit obligé de "faire travailler ses méninges" pour survivre.

L'Univers s'est souvenu qu'il y avait eu des bébés singes qui étaient nés un peu trop tôt : ils n'avaient pratiquement pas de poils, ils avaient un corps moins "costaud", une mâchoire plus petite ; ils avaient pu naître et vivre pendant un temps, mais, à cause de la sélection naturelle, comme ils étaient moins bien adaptés à leur environnement, ils avaient rapidement disparu. Mais leur "petite conscience" était stockée quelque part, et l'Univers a décidé de refaire l'expérience : il a fait en sorte que la "petite conscience" de ces singes là s'installe dans les bébés singes qui poussaient dans le ventre de leur mère.

Seulement, cette fois-ci, il a pris deux précautions pour que la sélection naturelle ne les fasse pas disparaître :

- d'une part, il les a fait naître dans des endroits ou leurs handicaps pouvaient devenir des avantages : il a choisi pour cela différents endroits du monde bien chauds, des régions où il y avait des paysages plats, sans arbres, et où poussaient des fruits et des plantes tendres et juteux. Là, grâce à leur constitution légère et fine, ils avaient un avantage par rapport à leurs "frères costauds et grimpeurs" : ils se déplaçaient avec rapidité et adresse sur les terrains plats et dégagés, où ils pouvaient se chauffer au soleil et décortiquer de petites graines et fruits.

- d'autre part, il a donné à ces singes là une vraie Conscience ; c'était beaucoup plus que la "petite conscience" qui permet aux animaux de faire automatiquement ce qu'il faut pour survivre. Ce fameux petit singe n'avait plus seulement l'instinct, l'intelligence "mécanique", l'apprentissage passif comme les autres animaux, mais il se rendait compte qu'il existe, il pouvait observer et comprendre, se souvenir et prévoir, expérimenter volontairement et déduire logiquement : ce petit singe était devenu un Humain conscient.

Bien sûr, il était tout à fait au début de son évolution, il avait encore tout à apprendre. Et c'est précisément ce que voulait l'Univers : cette Conscience toute neuve a donné à ces premiers Humains une vive curiosité, une grande envie de découvrir, d'expérimenter, de développer leur adresse et leur intelligence pour rendre leur vie de plus en plus agréable et intéressante.

Ils ont appris à maîtriser le feu, à fabriquer des outils et des objets, à cultiver la terre et à élever des animaux, à parler avec des mots de plus en plus nombreux, à construire des abris, à organiser leur vie en groupe. Leur intelligence les a aussi amenés à faire des bêtises, telles que la guerre...

Nous voilà donc arrivés à l'Etre Humain tel qu'il est aujourd'hui. Au départ, l'Univers, parce qu'il s'ennuyait, avait, un peu au hasard, déclenché la première petite impulsion, puis il avait longuement observé ce qui se passait ; au fur et à mesure que l'évolution de la matière et de la vie se déroulait, il avait développé une idée de plus en plus précise du but qu'il voulait atteindre.

Comme c'est l'Humain qu'il a choisi pour recevoir une véritable conscience, celui-ci a un rôle tout particulier à jouer par rapport aux autres être vivants : il est en quelque sorte le représentant sur la Terre de l'Univers.

Il n'est pas, comme les animaux et les plantes, soumis aux lois de la nature et à la sélection naturelle : il a ce que l'on appelle le "libre arbitre". A condition de se servir de sa conscience pour éviter des erreurs et des déséquilibres dangereux, il peut inventer des choses nouvelles et originales à sa guise, pour rendre la vie encore plus intéressante et agréable, comme l'Univers l'a toujours voulu.